jeudi 25 janvier 2007

Quartier général


Le titre intrigue: que peut-il se cacher derrière "Quartier général" ? Une histoire de caserne, des trouffions ? Il y a de cela, seulement au tout début. Puis le livre part dans plusieurs genres littéraires au fil des chapitres : mémoires, journal intime, confessions, roman policier, roman d'aventure, roman fantastique. Bref, un voyage au pays de la littérature très dense, très érudit.
Il faut entrer dans le rythme du livre, dans sa respiration. Quand on commence à "lâcher" les protagonistes qui sont dilués dans les phrases très abouties de l'auteur, il y a rupture et rebondissement : on change de type de roman et l'intérêt renaît.
Michel Crépu joue avec les mots, avec les genres, avec l'intrigue, avec les courants littéraires, avec les "penseurs" de la littérature (intellectuels, critiques...) mais aussi avec le lecteur qui se perd et se retrouve sans cesse.

La chute est extraordinaire d'ironie....le fameux protagoniste (sorte d'aventurier de l'intellectualisme) disparaît des années puis refait surface dans une scène digne des plus grandes farces ou des plus grandes comédies de boulevard : une scène de cinéma grand-guignolesque !!!
Livre qui ne se lâche pas facilement : l'apprivoiser n'est pas simple mais quand on trouve une des clés c'est le bonheur de lire....tout simplement. L'écriture travaillée de Crépu change de cette écriture moderne qui est trop sobre, trop rapide, trop lapidaire dans sa forme (sujet, verbe, complément). On se laisse aller dans un souffle presque proustien : de longues phrases, des digressions, des mots compliqués, peu usités. Un air classique qui fait du bien !!

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