lundi 10 juin 2013

"La Fraternité du Panca" / "Le trône de fer"

Il y a des bouquins qui m'emmènent tellement loin que j'ai du mal à en parler, surtout quand il s'agit de "sagas" ou de "space opera".
Ainsi, n'ai-je chroniqué que le premier tome de la pentalogie, sublime, géniale, superbe, prenante, lyrique, fouillée, ayant un roman dans le roman, de Pierre Bordage, un de mes auteurs de SF préférés: "La fraternité du Panca".
Que dire sinon que c'est géant, que c'est beau, que nous rions, avons des sueurs froides et pleurons, aux côtés de cette quinte dont les maillons se passent le flambeau, mourant pour offrir leur savoir et leur force au maillon suivant, afin de sauver l'Humanité, vous savez cette entité qui parfois mériterait d'être rayée de la carte interstellaire!!! 
Une course poursuite au-delà du Temps et de l'Espace où on rencontre le courage muet, la violence gratuite, l'honneur inattendu et des couloirs du Temps qui embarquent, tant le héros du moment que le lecteur, dans le dédale de l'Histoire de cette Humanité dont la beauté n'a d'égale que sa laideur, deux pôles contraires qui n'en font qu'un.
Finalement, cette Humanité mérite qu'on la sauve... histoire qu'elle recommence ses erreurs jusqu'à ce qu'elle parvienne à en comprendre la vacuité et cesse de les reproduire en un cycle sans fin.
Quant à la magie d'un vol de Pentales....je vous la laisse découvrir en vous invitant à vous plonger, sans bouée de sauvetage car c'est inutile... la première phrase de la pentalogie est à peine achevée que le piège se referme, sans scrupule aucun, sur vous, lecteur passionné de Bordage, dans ce long et intense roman. Tout ce que je peux vous dire, c'est que succomber à cette tentation est loin d'être oeuvre du Démon et qu'il fait bon de s'y laisser prendre.


Mon Bibliomane l'avait lu, puis il a ouvert une boite de Pandore: le streaming... "Le trône de fer" vint à moi par l'image puis, après beaucoup d'hésitations (serais-je déçue? mon imaginaire serait-il "perverti" par le visionnage des épisodes de la série???), j'ai pris, comme s'il me brûlait les doigts, le premier tome de l'intégrale en poche. Ce fut le choc! Me voilà, happée par la narration, entre épopée et fantasy, entre romanesque fou et récits mythiques aux limites d'une étrange uchronie.
L'atmosphère du roman est intense, belle, les personnages fouillés, loin d'être lisses, ils évoluent, en bien ou en mal, après les avoir détestés, on se surprend à les aimer, à compatir ou alors à les vouer aux pires châtiments possibles.
Quant à ces Autres, à ces Sauvageons, à ces sacrifice humains pour apaiser les premiers, les vagues ininterrompues des seconds, fuyant justement les... Autres. Ces figures représentant la part obscure de l'être humain ainsi que ses peurs irrationnelles, ces figures avancent au rythme lancinant d'une devise, celle de la Maison des Stark, rois du Nord, "L'hiver vient"
Les passions, les ambitions pour décrocher une parcelle de pouvoir, la tendreté d'un caractère laminé par le rouleau compresseur d'un autre dont l'appétit de dominer est démesuré au point d'en perdre toute limite et toute humanité. Une meute de loups géants parcourant les sept royaumes, alliés et armes vivantes, allégorie des hommes qui luttent pour une certaine idée de la société, qui ont une certaine idée du code de l'honneur.
Ces personnages secondaires, illuminant ou assombrissant le récit, participent aux arabesques d'une histoire qui ne lâche son lecteur que lorsqu'il en arrive au bout.
Plus de trois milles pages ont été tournées pour fermer, trois mois
plus tard, le tome IV de l'intégrale sur ces mots, terribles pour un lecteur passionné, empreint de l'histoire à peine achevée, ces mots horribles pour lesquels on devrait pendre, oui je dis bien pendre, l'auteur pour jouer ainsi avec notre patience... quoique, je dis auteur alors que je devrais dire éditeur, ce rapace qui édite en broché, un à un, les derniers tomes de la saga. Trois mille pages, des heures de lecture pendant lesquelles le monde n'existe plus, s'achevant par un irritant et laconique "Pendant ce temps sur le Mur...." 
Là, je suis à deux doigts de comprendre l'apparition de l'envie de meurtre. Maintenant, "y a plus qu'à attendre" que la version intégrale en poche paraisse... dans deux ou trois ans autant dire une éternité.

Humpf... au fait, il me semble que je ne devais pas les chroniquer ces bouquins et donc ne pas m'étendre... pour un essai, c'est raté, tant pis.

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